Dans une boite en bois contenant de nombreuses cartes postales, il y avait différentes enveloppes. Elles contenaient des séries de cartes souvent de villes étrangères. Il y avait aussi des cartes humoristiques et de scènes diverses. Dans l’absolu, elles avaient peu d’intérêt, sinon le souvenir. Elles laissaient une trace d’une Europe des années 20 et 30.

Dans une enveloppe, il y a une vingtaine de cartes postales de Beyrouth, Damas, et Jérusalem. Elles sont toutes datées de 1921 et adressée à Suzanne de la part de Marceau.

Marceau est né le 11 octobre 1900, il est de la classe 1920, incorporé en mars 1920. Il partira faire la guerre du levant du 20 janvier 1921 au 9 décembre 1921.
Ces cartes postales sont le témoignage de cette période, des cartes simples, des mots simples, certaines datées, d’autres non.
La première en ma possession est daté de Beyrouth le 15 février 1921. J’ai volontairement gardé l’orthographe de Marceau.

Ma chère petite femme bien aimée,
Deux mots pour te donner de mes nouvelles qui sont assez bonne pour le moment je pense que ma petite carte te trouveras de même à son arrivé je penser recevoir de tes nouvelles hier mais je n’ai rien reçu je pense que ça ne tarderat pas car en ce moment j’ai un peu de cafard et c’est un peut de tes lettres ma chérie qui me donne un peut de courage enfin ma chère petite suzon je ne voit plus grand-chose à te dire que je t’embrasse bien fort sur ta petite bouche qui m’a manqué
Dis le bonjour à tes parents ton petit mari bien aimé qui ne cesse de penser à sa petite nénette son petit ange adoré qui ne t’oubliera jamais
Marceau
Une autre est daté de Rayak le 26 mai1921 (Rayak est à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Beyrouth)
Ma chère petite Suzon bien aimée
Quelques mots pour te donner un peut de mes nouvelles qui sont toujours assez bonnes pour le moment je pense que ma petite carte te trouveras de même a son arrivé
Quand tu seras quelque chose au sujet de la durée du service tu me le feras savoir car ici ont est toujours dans l’ignorance et on ne voit j’amais de journaux Vivement le retour en France afin de ne plus être séparé ainsi
Je termine ma petite carte en t’embrassant bien fort sur ton petit museau rose ton petit mari cherie qui t’aime et qui ne t’oublie pas ton petit radadou qui t’envoye un million de gros becots
Marceau
La dernière datée est toujours de Rayak le 8 octobre 1921
Ma petite Suzon bien aimée
Quelques mots pour te donner un peut de mes nouvelles qui sont toujours très bonne je souhaite de tout cœur qu’il en soit de même pour toi. Voici déjà quelques jours que je suis sans avoir de tes nouvelles c’est long. Enfin j’espère que bientôt j’aurais la joie et le bonheur de me jetés dans tes bras quelle jour heureux ce jour la
Je termine en t’envoyant mes meilleurs baisers et mes plus douces caresses. Bien le bonjour chez tes parents ton petit mari qui t’aime et qui ne t’oublie jamais.
Marceau
Marceau sera démobilisé fin 1921, il épousera Suzanne le 10 février 1923, ils auront 2 filles, Huguette et Gisèle. Gisèle épousera Jean de cette union naîtra ma femme, Florence.
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